mercredi 27 juin 2018

LES ACORES -GIBRALTAR



HELLO,

Visiter les îles des Acores, c'est découvrir  cet archipel d'îles au milieu de l' Atlantique  , contrasté entre les flancs escarpés d'anciens volcans , les splendides villages verdoyants  adossés à la mer, les haies d'hortensias bleus , les petits lacs d'une beauté époustouflante, et la culture de la vigne .
Nous avons passé 10 jours entre l'île de FAIAL et celle de PICO, sans jamais nous lasser de cette douce ambiance dont les températures ne sont  jamais au dessus de 25°.






Nous avons effectué  notre mini transat (1200 Mn) , le capitaine et moi-même en symbiose totale,
Après deux jours de navigation sur un Océan à peine ridé, sur lequel nous avons côtoyé des centaines d'oiseaux se prélassant , des dauphins arrivant par surprise pour jouer avec l'étrave du bateau, un couple de baleines ondulant au loin , nous organisons nos quarts :
- 21 h à 1 h pour moi
- 1 h à 5 h pour le capitaine
- 5 h à 9 h pour moi.
Je préfère mes horaires afin d'observer le coucher et le lever du soleil, qui offrent un spectacle éblouissant de beauté.




Les jours suivants se déroulèrent dans des conditions plus difficiles, au pré serré avec une forte houle de 3 à 4 mètres, avec un ciel gris , les étoiles ont laissé leur place au brouillard, mais LYS DES MERS fut véloce, gaillard, à nous de nous adapter à des conditions que nous connaissions déjà !!

Nous sommes arrivés à destination après 8 jours et demi de pleine mer, fatigués mais contents .

Nous pensons repartir de Gibraltar samedi 30 juin pour 700 Mn en passant par les îles Baléares et rejoindre AGAY pour une arrivée prévue le 14 juillet...

A très vite sur terre !!!

On vous embrasse fort

Le second

lundi 11 juin 2018

LA TRANSAT RETOUR : SAINT MARTIN /ACORES



Lundi 14 mai 2018 - 10 Heures :

C'est parti pour la nouvelle grande aventure : 2400 Mn, 5000 mètres de fonds sous la coque, avec un skipper extrêmement compétent, une préparation du bateau au top et son équipage : Michelle, Daniel et Cécile en parfaite santé.


Alors que  pour la Transat TENERIF /BARBADE, nous avions profité pleinement des alizés au portant, d'Est en Ouest vers un climat plus clément, nous savions que la transat du retour en principe plus difficile , devra faire cas des vents moins établis, des allures différentes (prés serré , grand largue, bon plein) dans une houle forte  jusqu'au BERMUDE) , une météo capricieuse en raison des dépressions arrivant du Nord OUEST face à l'anticyclone des Açores , tout cela vers un climat plus froid et humide !

C'est donc en 17 jours et 14 heures que LYS DES MERS et son équipage atteindra l'île de FAIAL en aux ACORES.

Aucun mot ne peut décrire nos émotions, relayer les sons sur la mer, les odeurs, l'atmosphère étrange du silence, la diversité des couleurs. Ce qui est une réalité c'est que seuls la mer et le vent rythment notre vie. La notion du temps s'efface , pas de téléphone, pas d'internet à l'exception de l'IRIDIUM destiné à la navigation, plus de contact avec le monde extérieur ; nous mettons de côté toutes nos habitudes et nos repères que nous connaissons sur terre.

Les trois premiers jours, nous sommes au près par 20 à 25 noeuds de vent réel, avec une houle de 2 à 3 mètres, qui rend la navigation inconfortable mais avec 2 ris dans la Grand Voile et le génois enroulé de 3 tours, LYS DES MERS est bien équilibré face aux éléments qui se déchainent  et il épouse parfaitement la houle et les vagues cinglantes.

La gîte du bateau, la houle rendent l'équilibre instable, les glissades sont récompensées par quelques bleus ! , je prépare les repas perchée sur une jambe, puis sur l'autre, adossée à la paroi du coin cuisine, et il n'est pas rare que le plat préparé termine sa course contre le frigo, éparpillant notre pitance  par-ci , par - là ! C'est dans ces moments là, que l'on s'interroge sur le choix du dessert  (pourquoi vouloir préparer un crumble aux pommes framboises au milieu de l'Océan )!!!

Trois jours après le départ, étendue sur le canapé, devant l'écran de veille, il est 1 heure du matin, Daniel est de quart à l'extérieur, lorsque soudain un bruit de casse surgit au niveau du Mât . Tout le monde est sur le pont en moins d'une minute, pour une inspection générale du bateau. C'est bosse de ris du Ris N°2 qui est sectionnée.
Selon l'avis général de l'équipage , il n'est pas question de réparer en pleine mer , la nuit , par 25 noeuds de vent , avec beaucoup de houle ; le capitaine veut réparer ... Mutinerie à bord, nous ne cédons pas après maintes discussions sur la sécurité et la fatigue,  avec sagesse, il se rend !!

Cette même nuit, profondément endormie, mon corps est subitement projeté contre le placard, l'épaule est douloureuse ; je me promets d'installer les toiles anti-roulisdès demain.

Le lendemain, les marins s'activent dès 6 heures pour changer la  bosse de ris ; il faut être inventif sur un bateau ! Jean Daniel, fabrique un passe fil avec un câble acier suffisamment souple pour former un ressort mais également solide. Nous utilisons nos 50 mètres d'écoute prévue en cas de casse, cette réparation se terminera le soir à 17 heures, juste avant l'arrivée d'une belle ramasse !


Le cinquième jour, après une magnifique nuit étoilée, éclairant le plancton fluorescent, après avoir découvert à l'ouest l'étoile de couleur verte et rouge dénommée CAPELLA , JUPITER à l'est, grâce au site GO SKY WATCH , téléchargé par Daniel, la journée s'annonce calme et nous invite à la lecture, la cuisine...
Ce sera repas de Gala : haricots verts frais au foie gras et faritas pour le soir.

En une semaine, Cécile collectionne les bleus, Daniel s'est blessé au pied, et le Capitaine au coude...

Le dimanche 20 mai, c'est l'anniversaire du Capitaine, l'océan s'est endormi, le vent mollit, tout est paisible. Nous avons parcouru 800  Mn, nous somme juste en dessous des BERMUDES.
La pompe eaux grises nous lâche ! Ce sera douche sur le pont !
Nous revêtons nos plus beaux vêtements et débouchons une bouteille de Côte du Rhône pour l'évènement , qui accompagnera une viande rôtie assaisonnée au gingembre et à la sauge du jardin, quelques petites châtaignes enrobées de beurre fondu , et un gâteau au chocolat maison...
La nuit s'écoulera à l'unisson avec les étoiles, sans gîte, LYS DES MERS, avec une vitesse de 5 noeuds,glisse sur la mer devenue une lac.


Mais au petit matin, le vent n'est plus qu'un souffle , il faut mettre le moteur. Ce sera une journée baignade pour Cécile attachée par un bout  derrière le bateau, à la Cape.

Mardi 22 mai, le vent frais du matin est insuffisant pour remettre les voiles, la mer s'éveille doucement, le dessalinisateur en profite pour tomber en panne!
Le capitaine plonge dans l'océan , avec masque et tubas pour nettoyer  l'arrivée d'eau de mer sous la coque envahie par des petits coquillages . 20 Minutes après, tout fonctionne, nous aidons le capitaine pour remonter à bord.. BRAVO CAPITAINE !!!!

Les jours suivants, le vent monte,  la houle revient ; les nuits sont difficiles, l'équipage est fatigué par ce roulis bâbord /tribord, inconfortable et traitre  ; malgré cela , Daniel pêche un thon jaune de 4 kg , ce qui est bien pour le moral des troupes !


Nous croisons quelques effets d'autres bateaux , emportés par le vent et les flots : coussins, bouées à la dérive, ainsi q'une énorme plaque en métal (un  OFNI ), Si nous l'avions percutée, c'était une voie d'eau assurée !!! OUF !!!

Côté météo, depuis le 24 mai, il fait de plus en plus froid, le vent forcit encore, une forte houle s'installe, il est difficile de prendre nos repas, nous avalons avec gloutonnerie notre nourriture, assis sur une fesse, l'assiette solidement tenue en main .
Les conditions de navigation deviennent difficiles, notre pilote automatique peine à barrer, Cécile prend la relai , la nuit nous surveillons de prêt les instruments de navigation pour intervenir à tout moment.

Vendredi 25 mai, le temps est menaçant, le vent de la mer déchire les nuages qui s'effilochent telle une toile d'araignée , puis l'orage arrive avec une vitesse effarante, une pluie cinglante nous ramène à la dure réalité de l'Océan. Le radar confirme les orages, les éclairs zèbrent le ciel. Nous sommes prêts à protéger les ordinateurs à bord, éteindre toutes sources d'électricité, y compris les instruments de navigation et réduire la voilure.
Le temps qui passe paraît une éternité, mais l'orage est passé.

Nous rencontrons de plus en plus une variété de Méduses appelées "PHYSALIE", formées d'une poche flottante rose, extrêmement dangereuses.



 Le 27 mai, ce fut une journée rock and roll et une nuit rodéo ponctuées par les orages, les éclairs , un vent à faire tourner la tête ; la houle du vent vient percuter une houle sur le travers , traitre et imprévisible  par 27 Noeuds de vent réel .
Cette nuit, mon corps fatigué ne lutte plus , il se laisse ballotter telle une poupée de chiffon et dérive jusqu'au sommeil profond.

Lundi 28 mai, nous sommes à 500 Mn d'HORTA, le capitaine se détend, il joue une partie de Blackgammon avec Cécile.
Par 16 Noeuds de vent, LYS DES MERS surf  sur les vagues à 7 noeuds.

Le lendemain, le vent Nord/Nord Est nous oblige à tirer des bords afin d'éviter le vent dans le nez ; nous rallongeons notre route de 40 Mn, soit 7 heures de navigation en plus, mais le bateau gite moins, c'est plus confortable.

A l'aube du 16 ème jours, le ciel est laiteux, transie de froid, j'augure que la journée sera difficile. Le baromètre est descendu de 3hpa en quelques heures ; le Capitaine , inquiet, commande en urgent un fichier météo qu'il reçoit 20 Minutes après. La dépression que nous évitons depuis plusieurs jours semble nous rattraper... Nous pourrions avoir très prochainement 50 Noeuds de vent. C'est énorme !!
Pour l'instant, nous sommes au bon plein avec 25 noeuds de vent et une mer agitée. LYS DES MERS file à 8 noeuds, avec des pointes à 9/10 noeuds en rafale.
C'est le jour le plus long, le plus inconfortable. A l'approche de la nuit, nous prenons un 3ème Ris nous installons la TRINQUETTE. Nous sommes en mode TEMPETE ...
La nuit fut difficile, puis au petit matin, le soleil est apparu, et par seulement 15 Noeuds de vent, LYS DES MERS maintiendra ses 7 noeuds de moyenne au grand largue.

La journée fut magique, un bon vent régulier, une mer calme, nous sommes seuls au monde sur l'immensité de l'Océan .

Nus ralentissons l'allure pour ne pas arriver de nuit à la Marina d'Horta. Nous faisons notre dernier quart dans le froid et le brouillard.
C'est à 5 heures du matin, que nous découvrons l'île enveloppée dans un brouillard cotonneux :
TERRE TERRE !!!!
Nous nous embrassons, nous remercions notre capitaine qui a su diriger cette longue traversée (2500 Mn) avec rigueur , compétence, et bonne humeur.

Nous arrivons à la marina d'HORTA à 7 heures le vendredi 1er juin.
Nous hissons le drapeau des Açores et le pavillon jaune pour les douanes.

A 10 heures, premier pas sur terre, je respire l'air iodé et le parfum chaud de la terre ...

Il est 17 Heures, Il me reste suffisamment de force pour partir à la recherche du célèbre PETER CAFE , le café emblématique des marins , pour réserver une table pour ce soir.



HORTA, c'est la Marina la plus colorée au monde , une exposition à ciel ouvert des peintures réalisées par les marins, forment un patchwork de couleurs.
La tradition et la superstition relatent que cela porterait malheur de quitter HORTA sans laisser sa marque : LYS DES MERS aura lui aussi son empreinte près du Ponton J où il est amarré pour une dizaine de jours avant de repartir pour GIBRALTAR.

LYS DES MERS : 2500 Mn, soit 4500 KM en 17 JOURS ET 14 HEURES.