HOLA
Partis le lundi 11 septembre à 9 heures, les marins de LYS DES MERS , un peu anxieux mais excités par cette première aventure sont arrivés à bon port à la Marina de LANZAROTE le vendredi 15 septembre à 17 heures, fatigués mais heureux ... comme des poissons dans l'eau !
Par 15 noeuds de vent arrière et deux noeuds de courant dans le nez, nous franchissons le détroit de Gibraltar avec comme postulat tenir compte du courant changeant d'heure en heure . Très vite, de l'écume blanche fluorescente se forme dans la houle, la mer est de toute beauté.
Cela me donne envie de lancer ma canne à pêche, dans le but d'attraper un poisson pour nous nourrir lors de la traversée car nous n'avons pas pu nous approvisionner en produits frais , le dimanche les magasins d'alimentation étant fermés.
Très rapidement, un sac de noeuds s'est formé , le fil s'entortille, le Capitaine ordonne de ranger le matériel, je fais la sourde oreille, prétextant que j'aperçois au loin une chasse ... Je résiste mais les courants sont plus forts, plus impétueux, le bateau part au loft, il faut effectivement retirer la ligne dans l'urgence. Nous ne mangerons pas de poisson ce soir !
Puis le courant ne devient plus qu'un souffle , cela porte à la rêverie , je m'installe avec mon confident
(mon livre du moment)
1ère nuit à bord :
Une forte houle de travers rend le bateau instable , un vent de force 4, 3/4 arrière nécessite de remettre le moteur parfois et d'affaler les voiles.
Je fais mon quart de veille jusqu'à une heure du matin, chaudement vêtue, et la capitaine reprend les commandes, nous remettons les voiles dans la nuit et LYS DES MERS surf dans les vagues, les sensations sont bonnes jusqu'au lendemain 17 heures.
2eme jour :
Le vent forci à 20 noeuds, une houle de 3 mètres sur tribord fait trembler, vibrer, osciller le bateau, une mousse d'écume bat les flancs de LYS DES MERS, nous réduisons la voilure, nous nous attachons en attendant l'alcalmie du soir qui ne viendra pas.
La houle est maintenant de 4 mètres, le spectacle est impressionnant, imposant.
A l'intérieur du bateau, tout déplacement devient compliqué, les portes s'ouvrent inopinément, claquent, il y a un bruit assourdissant de vaisselles qui s'entrechoquent , de poulies qui grincent, de boiseries qui craquent.
Durant un dizaine d'heures, il sera impossible de préparer un repas, de dormir, de lire, nous sommes les deux attentifs au comportement de LYS DES MERS, nous réglons le génois que nous avons tangonné , nous surveillons l'évolution de la houle et la force du vent pour réduire la voilure si nécessaire.
3 ème jour :
Il faudra attendre le lendemain midi pour prendre un peu de repos , nous décidons de mettre le moteur
et nous confions à ALIX (notre pilote automatique) , baptisé ainsi en raison des bandes dessinées adorées du Capitaine) de suivre la route des CANARIES. Ainsi cette journée et la nuit s'écoulent lentement, agréablement, et nous profitons du spectacle offert par l'Océan .
4ème jour :
Nous naviguons sous génois tangonné par 20 noeuds de vent 3/4 arrière, la houle est plus sage, nous sommes heureux. Nous sommes à 50 Mn de la côte marocaine afin d'éviter les filets de pêche dérivants .
5 ème jour :
L'océan nous laissera peu de répit, vers midi, le vent se renforce, il passe en quelques minutes de 15 Noeuds à 20 noeuds, 25 noeuds, puis se calme quelques heures .
Nous en profitons pour affaler les voiles et remettre le moteur pour préparer lys des mers , nous arrivons dans 2 heures à LANZAROTE ...
Notre anticipation était judicieuse, puisqu' à l'approche des côtes le vent soufflait à 30 Noeuds, avec des rafales à 32 Noeuds !
Prévenue de notre arrivée par la VHF, la marina de LANZAROTE, envoyait un marin pour nous aider à amarrer LYS DES MERS. Nous avons doublé les amarres , pris une bonne douche, et nous sommes partis à pied prendre un bon repas dans le quartier Charco de San Ginès , à la fois comblés, rassasiés, et fiers de notre première grande aventure.
Nous restons quelques jours pour visiter l'île en voiture, en bus , à pied, à chameau ...
On vous embrasse affectueusement
Le Capitaine et le Second